Reconnaître et cuisiner la consoude.

Feuilles et fleurs de consoude

Défi – Semaine 2 – Je cuisine de la consoude.

Voici le second article de mon défi de cuisine des plantes sauvages en automne et en hiver. Pendant encore 23 semaines, chaque semaine, je te fais découvrir une nouvelle plante sauvage à cuisiner. Cette semaine est sous le signe d’une cuisine riche et capable de réchauffer les cœurs lorsque le temps est peu clément. Cette deuxième semaine de cueillette, je te propose une recette avec de la consoude. Après la lecture de cet article, tu sauras reconnaître et cuisiner la consoude facilement.

Pour découvrir le défi que je me suis lancé, clique sur Défi plantes sauvages.

Comment ai-je trouvé de la consoude ?

Dans cette partie, je te partage comment j’ai trouvé de la consoude et pourquoi j’ai décidé de la cueillir cette fois-ci.

Ma petite promenade rituelle.

J’ai pour habitude de faire une petite promenade avant de commencer à cueillir. Ca me permet de nourrir ma curiosité et de profiter pleinement du moment que je passe dans la nature. J’ai la chance d’avoir plusieurs types de milieux naturels autour de chez moi, dont la majorité sont accessibles à pieds.

Ce jour, je décide de me promener le long du Madon, un affluent de la Moselle. C’est un endroit magnifique, il y a un petit chemin qui longe la rivière, je suis entouré d’arbres majestueux. Un peu plus loin, il y a un pont qui semble mélangé à la nature. C’est aussi un super point de vue sur la canopée et son camaïeu de verts, sur les oiseaux des rivières et toutes sortes de poissons : des petits, des gros, des argentés, des sombres…

De l’autre coté du pont, il y a des anciennes gravières maintenant remplies d’eau. Il y a beaucoup de cygnes à cet endroit et c’est toujours un plaisir de les voir. Je traverse une zone de pique-nique, un autre pont, et j’arrive au début d’une prairie bien verdoyante.

Je décide de chercher une plante comestible dans cet espace.

Je trouve de la consoude

Je suis donc dans cette prairie toute verte. C’est une prairie de fauche et par conséquent, il y a la possibilité de trouver des plantes en cours de développement. D’ailleurs, il a plu quelques jours auparavant, donc il y a de grandes chances de trouver ce que je cherche ici.

Alors, je me promène et je regarde le sol à la recherche de la plante que je vais intégrer dans mon plat de ce midi. Je vois beaucoup de graminées et de la luzerne. Je décide d’aller au bout de la prairie et de me rapprocher du Madon pour trouver un milieu plus riche en diversité végétale. Je me dirige vers les berges pour quitter la prairie fauchée et retrouver un espace plus naturel. A proximité de la rivière, j’aperçois des grandes feuilles vertes. Je reconnais la consoude. Je ne peux pas la louper.

Comment je reconnais la consoude ?

Son nom latin est Symphytum officinale. La consoude fait partie de la famille des Borraginacées.

En Latin, Symphytum désigne des plantes aux propriétés cicatrisantes. Officinale, ou officinalis, désigne les plantes commercialisées dans les officines des pharmaciens. Dans consoude, on peut entendre « consolide ». C’est l’une de ses propriétés : consolider les os et soigner les fractures et entorses. Pour ma part, j’ai déjà utilisé la feuille comme pansement sur une coupure.

La famille des boraginacées tire son nom de la bourrache (Borago en latin). Borago vient du latin Burra, qui signifie bure ou étoffe de laine grossière. En effet, les feuilles de la bourrache ont une texture rêche. La famille des Boraginacées regroupe d’autres plantes comestibles comme le myosotis, la pulmonaire, la vipérine. Clique pour découvrir la famille des Boraginacées.

Ma description de la consoude

Tout d’abord, je reconnais la consoude grâce à sa feuille lancéolée (en forme de lance : large au milieu, étroite aux extrémités), rêche et velue, décurrente sur la tige (qui se prolonge sur la tige). Les nervures sont très marquées.

Ensuite, je la reconnais aussi de loin lorsqu’elle est en fleur. Ses fleurs sont assez typiques : elles sont soit blanchâtres, rosées ou violettes, en forme de clochettes tombantes. En début de floraison, les inflorescences s’enroulent en « queue de scorpion ». C’est le moyen le plus simple d’identifier cette famille. C’est le détail caractéristique des Boraginacées. Les fleurs sont composées de 5 pétales soudés, formant un tube.

Aussi, la consoude est une plante vivace, tu pourras donc la retrouver chaque année. Elle pousse sur des sols constamment humides. Tu peux la retrouver sur les berges des cours d’eau, dans les trouées laissées par les chutes d’arbres. Tu peux la trouver aussi dans les fossés et aux abords d’étangs ou de mares. Elle est très commune et à un développement très important. Quelques feuilles suffisent pour un repas. Et sur un pied, tu as largement de quoi en laisser pour pérenniser la plante. C’est une valeur sûre et durable.

Confusions possibles et contre indications

En réalité, il n’y a qu’avec les jeunes feuilles de digitale pourpre qu’il y a un risque de confusion. Pour faire la différence, rien de plus simple, il suffit de toucher une feuille. Si la feuille est douce, c’est de la digitale, si elle est rêche, c’est de la consoude. D’ailleurs, elles ne poussent pas dans les mêmes endroits, donc, pour moi, le risque de confusion est quasi-inexistant.

A forte dose et quotidiennement, la consoude, comme d’autres plantes de cette famille, s’avère hépatotoxique. Il faut bien considéré que la toxicité de la plante intervient quand on en consomme tout les jours en quantité et sur une période longue. Si tu en consomme de temps en temps, en quantité raisonnable le risque et négligeable. Attention par contre si tu as des insuffisances hépatiques.

Voici comment je cuisine la consoude

Je rentre donc chez moi avec des feuilles de consoude fraichement cueillies. Je regarde dans le réfrigérateur pour trouver avec quoi les associer dans mon repas.

Après quelques minutes de réflexion, finalement, je décide de cuisiner des escalopes de dinde farcies, avec un mélange de chèvre, miel et feuilles de consoude. En garniture, je prépare des lentilles et des carottes. J’ai 30 minutes pour préparer ma recette, selon le défi que je me suis lancé. C’est parti !

Ma recette

Je m’échauffe les poignets, parce que je crois que j’ai été ambitieux de croire que j’allais pouvoir réaliser ma recette en 30 minutes. On verra ça dans quelques dizaines de minutes ;).

Les ingrédients

  • 2 escalopes de dinde
  • 2 tranches de jambon
  • 3-4 carottes
  • 150 g de lentilles blondes
  • 1 grosse échalote
  • 15 cl de crème de coco
  • 8 feuilles de consoude
  • 150 g de pleurotes (ou champignons de Paris ou autres)
  • 150 g de fromage de chèvre en bûche affiné
  • 1 cuillère à café de miel liquide.
  • Sel et poivre

La recette

Pour bien commencer, j’allume le four, thermostat 6 (180°C). Je lave les carottes, les pleurotes et les feuilles de consoude. J’épluche les carottes et les échalotes. Je coupe en fines rondelles les carottes. J’émince l’échalotte. Je hache 6 feuilles de consoude et j’en garde 2 pour la décoration. Je coupe grossièrement les pleurotes.

Je remplis une casserole d’eau et je cuis les lentilles. Il y en a pour 25 minutes.

Je fais revenir les pleurotes à la poêle, avec un peu d’huile.

Ensuite, je mets le chèvre dans un saladier. J’ai retiré la croûte, parce qu’elle était trop épaisse. J’écrase donc le fromage à la fourchette. J’ajoute la cuillère de miel et les feuilles hachées de consoude. Je rajoute du lait de coco petit à petit. Puis je verse les pleurotes. Je remue jusqu’à ce que le mélange soit homogène. La farce doit être onctueuse et ne doit pas couler.

Après, j’étale une tranche de jambon sur une planche. Je dispose au centre une escalope de dinde bien aplatie. Je place une feuille de consoude sur l’escalope. Je dispose une cuillère de farce au centre de l’escalope, que je roule ensuite, pour emprisonner la farce. Et enfin, j’enroule la tranche de jambon autour. Je pose l’escalope farcie sur une plaque de cuisson. Je procède de la même façon pour la seconde escalope. J’enfourne les escalopes de dinde farcies, que je laisse cuire pendant 20 minutes.

Je prépare maintenant les carottes. Je les fais revenir dans un peu d’huile et je laisse cuire à couvert. 10 minutes plus tard, j’ajoute la crème de coco et j’assaisonne avec du sel est du poivre. Je laisse encore 5 minutes.

Je fais revenir l’échalote.

J’égoutte les lentilles et j’y ajoute l’échalotte. Les carottes sont prêtes et les escalopes sont cuites.

Pour terminer, je dépose l’escalope farcie en bas d’une assiette. Dans un coin en haut, je dispose des carottes et de l’autre coté, les lentilles. C’est prêt, A table !

Résultat de mon défi de cuisine de la consoude

Escalopes farcies au chèvre et à la consoude.
Dressage de ma recette des escalopes farcies au chèvre et à la consoude.

D’abord, je n’ai pas respecté le temps de 30 minutes du défi. En réalité, il s’est passé 40 minutes entre le moment où j’ai commencé et le moment où j’ai mangé. Il m’a fallu 25 minutes pour tout préparer. Les 10 minutes de dépassement correspondent au temps restant de cuisson des escalopes farcies. Le reste était prêt en 30 minutes.

Ensuite, d’un point de vue visuel, c’était très chouette. J’ai servi les escalopes farcies coupées en deux au centre et on pouvait voir toutes les couches. Il y avait plusieurs couleurs différentes et l’assiette n’était pas monotone.

Au niveau du goût, l’ensemble était très harmonieux. Malheureusement je sentais peu le goût de la consoude. Je sentais bien sa texture, mais sa saveur était un peu trop effacée associée au chèvre. La prochaine fois, j’utiliserai un fromage moins fort, comme du chèvre frais ou du Brillat Savarin frais.

C’était quand même très bon. Donc, à tester chez toi, avec un fromage plus doux, et peut-être plus de consoude dans la farce.

Voilà comment j’ai cuisiné la consoude cette fois-ci.

C’est à ton tour

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de lire mon article sur la consoude.

Tu peux à présent réaliser cette recette. Tu as toutes les clés en main pour réussir.

Fais bien attention à ce que tu cueilles et où tu le cueilles. Le doute n’a pas sa place lorsque tu récoltes des plantes pour les manger.

Je serais ravi de connaître ton retour sur cette recette. Est ce que tu as aimé ? Comment s’est passée ta recherche de consoude ? Est-ce que tu as déjà cuisiné la consoude et qu’as tu fait avec ?

Partage dans les commentaires. Je serais ravi de te lire.

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Comments

  1. Jessica M says:

    Merci pour cette belle recette ! Je vais ouvrir l’œil pour en trouver lors de mes promenades. Par contre peut-on seulement utiliser les feuilles, ou aussi les fleurs ? Par exemple pour colorer une salade, ou décorer une assiette ?

    • trefletpissenlit says:

      Bonjour Jessica, Merci.
      Tu peux tout à fait utiliser les fleurs en décoration dans une salade ou sur un plat de poisson par exemple. j’aime bien mettre des fleurs de plein de couleurs dans les salades et quand je trouve des belles fleurs violettes de consoude, j’en rajoute en décoration.

  2. le coq lit et compagnie says:

    Bonjour, merci pour cet article sur la consoude.. J en laisse toujours quelques pieds dans le terrain. Nous la consommons surtout en gratin (comme un « hachis parmentier ») entre deux couches de purée, ou hachée ajoutée au plat comme une herbe aromatique (au goût iodé). Je ne la récolte plus à cette période, recette que je testerai à la saison prochaine!

    • trefletpissenlit says:

      Bonjour et merci pour ton commentaire. Je la récolte en ce moment parce qu’elle était sur une prairie fauchée et comme elle n’a pas pu fleurir, elle recommence son cycle végétatif. C’est pour ca que je peux en cueillir à cette période. Tu peux couper quelques pieds de temps en temps pour en avoir toujours à disposition. Tru peux manger les fleurs aussi si tu ne veux pas les couper. Je testerai ta recette en Hachis parmentier.

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