Cela fait 20 semaines maintenant, que je te fais découvrir les plantes sauvages. Je ne pouvais pas terminer ce défi avant de t’avoir fait découvrir la plante qui, pour moi, est la plante qui indique le retour de l’abondance de la nature. Cette plante, c’est l’ail des ours bien sûr. Tu as sûrement déjà du le croiser ou le sentir au détour d’un chemin forestier. Elle pousse sur des terrains forestiers humides. Dans cet article, je vais t’expliquer où tu peux retrouver l’ail des ours, comment le reconnaître et le cuisiner dans une recette simple et rapide.
Défi – Semaine 19 – Reconnaître et cuisiner l’ail des ours.
Voici la vingtième semaine de mon défi de cuisine des plantes sauvages. C’est mon nouvel article sur mon défi de cuisine des plantes sauvages en automne et en hiver. Pendant 24 semaines, je te fais découvrir une nouvelle plante sauvage. Pour cette vingtième semaine de défi de cueillette et cuisine, je te propose donc de découvrir l’ail des ours. Après la lecture de cet article, tu sauras trouver, reconnaître et cuisiner l’ail des ours dans une recette simple et rapide.
Clique sur le lien pour découvrir mon défi de cuisine des plantes sauvages.
Comment j’ai trouvé de l’ail des ours ?
Je cueille de l’ail des ours depuis très longtemps et j’ai donc mes petites habitudes et mes coins de cueillette favoris. Quand je vivais prés de Metz, j’avais un coin génial ou je trouvais tout un tas de plantes sauvages comestibles en quantité. Maintenant que je suis prêt de Nancy, les zones de cueillettes sont plus dispersées sur le territoire autour de mon village. L’abondance est toujours là mais j’ai bien plus de lieux de cueillette qu’auparavant.
Pour cette cueillette, je suis retourné sur les terres que j’arpentais il y a quelques années. C’était un moment nostalgique où j’ai retrouvé des lieux dans lesquels je me suis senti faire corps avec la nature, où j’ai partagé mes chagrins et mes rires. Des endroits dans lesquels je me suis senti merveilleusement bien.
Ouverture à la nature et au monde
Je peux te garantir que quand je décidais de faire une cueillette d’ail des ours, c’était initiatique. J’arrivais dans un état d’esprit humain sur le parking de la forêt. Ce que j’appelle état d’esprit humain c’est, tu sais, quand il y a toujours quelque chose qui trotte dans ta tête. Des peurs, des choses à faire en urgence, des personnes à appeler… Bref le brouhaha normal du cerveau. Je me promenais 5 minutes sur un chemin longeant un ruisseau pour arriver au lieu de cueillette. Et en fait, quand j’arrivais prêt de l’ail des ours, c’est comme si le chemin m’avait lavé de tout ce qui m’encombrait.
Je cueillais donc l’ail des ours dans un état méditatif, en laissant mes sens découvrir l’environnement. Les effluves d’ail dans les narines, la délicatesse des rays de lumière éclairant le sous-bois, le chant des oiseaux ou les clapotis du ruisseau et bien d’autres sensations m’ouvrait la porte de la paix intérieure.
J’ai appris, en allant cueillir l’ail des ours, à faire plus attention à ce qui m’entoure et à apprécier pleinement ce qui se passe maintenant.
Je ressens cela quasiment à chaque fois que je vais faire un tour dans la nature ou faire une cueillette. C’est mon moyen de décompression, aller me promener et observer mes chères chlorophyllées.
Comment reconnaître l’ail des ours ?
Je vais te dire comment reconnaître l’ail des ours, puis nous verrons comment tu peux le cuisiner. L’ail des ours a pour nom latin Allium ursinum. Allium fait référence à son genre, rattaché à l’ail. ursinum signifie des ours. Une hypothèse suggère que cet ail pousse au moment de la sortie en hibernation des ours. Ils vont se nourrir de cette plante pour nettoyer leur corps des toxines accumulées pendant l’hiver et faire le plein de vitamines.
L’ail des ours est de la famille des Amaryllidacées (anciennement les Liliacées) dans laquelle on retrouve, le poireau, les jonquilles, perce-neige et tulipes, le muguet, la ciboulette, les oignions et échalotes, l’ail des vignes que je t’ai fais découvrir précédemment.
La petite histoire
Les Celtes et les Germains connaissaient déjà les vertus de cette plante.
Selon la croyance populaire ancienne, l’ail des ours avait le pouvoir de renouveler et de purifier. Comme son nom le dit, il donne des forces nouvelles. Car l’ours auquel il doit son nom était considéré chez les Germains comme un symbole puissant de force, de renouvellement et de fécondité. Lorsqu’il sortait de sa tanière à la fin de la saison froide, l’ours avait le pouvoir de chasser l’hiver pour laisser place à la saison féconde durant laquelle la nature se réveille et la vie renaît en un cycle sans cesse renouvelé.
Ma description de l’ail des ours
Où le trouver ?
Tout d’abord, pour trouver de l’ail des ours, il faut savoir ou chercher. Je vais te partager ici comment je fais pour repérer des coins ou il pourrait y en avoir. Il pousse en foret sur des sols riches en humus et tout le temps humides. Donc pour le trouver, il faut trouver une forêt relativement ancienne avec une rivière ou un ruisseau. Je sais qu’à l’endroit ou je cueille l’ail des ours, en janvier, le coin est complètement submergé par l’eau de crue du ruisseau à proximité.
Quand j’ai déménagé dans un petit village au sud de Nancy, il a fallut que je m’organise pour trouver des coins ou il y avait de l’ail des ours. Ce que j’ai fait, j’ai utilisé la technologie pour repérer des coins potentiels. J’ai utilisé Google Earth pour trouver des forets âgées et des ruisseaux. J’ai d’ailleurs utilisé cette technique pour trouver d’autres plantes que je te partage ici. Si tu souhaites en savoir plus sur ma méthode, laisse moi un commentaire en dessous de l’article. Si vous êtes nombreux à demander comment faire, je ferais une vidéo pour expliquer ma technique.
Reconnaître l’ail des ours
L’ail des ours possède un bulbe plus ou moins profondément enterrer. Je dirais que son bulbe se situe entre les 5 premiers centimètres et presque 30 centimètres de profondeur. Ensuite de ce bulbe, jailli une feuille unique. Elle va être fine et enroulée au début de sa croissance puis va se déployer progressivement pour former une feuille lancéolée (en forme de fer de lance). La feuille est luisante, souple et dégage une odeur d’ail et de chlorophylle une fois froissée. Les nervures sont parallèles au pétiole (tige de la feuille) qui parcoure toute la feuille en son centre.
A la base de ses feuilles naissent des boutons floraux. Ils se trouvent à l’extrémité d’un pédoncule qui va continuer de se développer jusqu’à dépasser les feuilles. C’est là que le bouton floral va s’ouvrir et former les fleurs de l’ail des ours.
Les fleurs sont en ombelle formant une demi sphère. Les fleurs sont en étoiles à 5 tépales blancs (pétales transformés). Apres la floraison, chaque fleur sur l’ombelle produit 3 petites graines.
Apports nutritionnels
Au même titre que la légende celte citée plus haut, l’ail des ours chasse l’hiver et indique le renouveau de la vie au printemps. C’est pour cela qu’il est gorgé de vitamines, minéraux et nutriments qui vont purifier notre corps et nous rapporter de l’énergie.
Il est une excellente source de vitamine C, A et B, en fer.
Il est dépuratif, c’est à dire qu’il aide à éliminer les toxines du corps. Aussi, Il aurait une action contre les cancers. Il facilite la digestion et régularise la tension artérielle.
Confusions possibles.
Il est possible de confondre l’ail des ours avec le muguet et avec l’arum tacheté. Mais rassure toi, je vais t’expliquer comment faire pour ne pas se tromper.
Commençons par le muguet. Il est extrêmement toxique et mortel. Une faible quantité peu tuer un être humain aisément. Pour faire la différence, déjà, le muguet pousse sur des sols bien moins humides que l’ail des ours. Les feuilles sont bien plus épaisses que celle de l’ail des ours et caractère le plus efficace est que le muguet ne sent pas du tout l’ail. C’est le critère le plus important à retenir.
Ensuite, pour l’arum tacheté, c’est pareil, la feuille est plus dense que celle de l’ail des ours, les feuilles en grandissant se parent d’oreilles sur la partie basse de la feuille et, comme pour le muguet, l’arum ne sent pas l’ail. En revanche, tu as plus de chance de le croisé avec l’ail des ours que le muguet car il pousse pratiquement dans les même conditions que l’ail des ours. Dans la petite vidéo que je partage en dessous je reprends tous ces éléments.
Ma vidéo pour découvrir l’ail des ours dans son milieu naturel
Ma recette avec l’ail des ours
Nous avons vu comment reconnaître l’ail des ours, maintenant, je vais te dire comment le cuisiner dans une recette simple. Aujourd’hui, pour récupérer le maximum de vitamines de l’ail des ours, j’ai décidé de le consommer cru. Je trouve que la cuisson abîme sa saveur et j’évite de le cuire au maximum. Je te propose donc cette semaine, un rouleau de printemps au haddock et ail des ours.
Les ingrédients
- 6 Feuilles de riz pour rouleau de printemps
- 12 feuilles d’ail des ours
- 200 g de haddock
- 1 carotte
- 200 de graines germées (haricot mungo, luzerne, radis au choix)
- 1 salade type sucrine, laitue ou feuille de chêne.
la préparation
Pour commencer, je lave les feuilles d’ail des ours, la carotte, la salade et les graines germées. Je prépare tous les ingrédients avant de confectionner les rouleaux de printemps. Je coupe la carotte en julienne (très fins batônnets), puis je coupe des gros batônnets de haddock, de la taille du rouleau de printemps. Ensuite, je réalise une chiffonnade avec quelques feuilles de salade (feuilles de salade coupées finement).
Ensuite, il ne reste plus qu’a réaliser les rouleaux de printemps. Pour cela, je met un fond d’eau dans une assiette, j’y trempe la feuille de riz d’un coté et de l’autre. Il faut laisser la feuille absorber l’eau quelques instants. Tu peux travailler la feuille lorsqu’elle est toute souple.
Je dispose donc au centre de la feuille de riz hydratée, une feuille d’ail des ours, un peu de julienne de carotte, des graines germées, un peu de chiffonnade, le batônnet de haddock et je remet des graines germées, un peu de carotte et une feuille d’ail des ours. Pour terminer, je repli les cotés de la feuille sur la farce des rouleaux, puis le haut et le bas de la feuille de riz. Le premier rouleau est prêt, il ne reste plus qu’à procéder pareil pour les autres rouleaux.
Tu peux consommer les rouleaux de printemps avec une sauce Viège, composée d’huile d’olive et d’herbes aromatiques fraîches hachées. Pour ma part, j’ai utilisé de la sauce Nuoc mam.
Résultat de mon défi de cuisine de l’ail des ours.
C’est un pur régal de gouter ces rouleaux de printemps à l’ail des ours. J’aime commencer le printemps en consommant de l’ail des ours, je m’arrange pour le cueillir le plus tôt possible et en profiter le plus tard possible. Je sens bien que manger cette plante fait du bien à mon corps. Alors manger un rouleau de printemps rempli de fraicheur et surtout d’ail des ours, c’est le signe que je donne à mon corps pour qu’il sorte de son hibernation et qu’il commence à reprendre vie. De belles choses sont à venir dans les mois qui viennent. ;).
Vas-y, c’est à toi, exprime toi ; )
Pour terminer, je tiens à te remercier d’avoir pris le temps de lire mon article sur « reconnaître et cuisiner l’ail des ours ». C’est peut-être l’article que j’ai le plus aimé écrire car je voue une passion sans faille à cette plante.
Fais bien attention à ce que tu cueilles et où tu le cueilles. Le doute n’a pas sa place lorsque tu récoltes des plantes ou des champignons pour les manger. Aussi, n’oublie pas que lorsque tu cueilles une plante annuelle, tu détruit compétemment la plante, veilles donc bien à ce qu’il y en ai suffisamment pour la nature, le cueilleur suivant et toi une prochaine fois.
Je serais ravi de connaître ton retour sur cette recette.
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Est ce que tu as réussi à trouver de l’ail des ours ?
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